Zodragbé
La saveur et la ferveur qu’avaient autrefois les réveillons de Noël ont bien disparu. Je peux facilement ressasser ces réveillons de Noël communément appelés “zodragbé” en éwé passés devant la boutique de Maman. Elle n’aime pas beaucoup les bandits (pétards) donc on se contentait des samas (cierge magique). J’ignore si aujourd’hui encore ces cierges
sont utilisés. Neuf à onze centimètres environ, une allumette à côté et hop. Celui dont le bâton est allumé en premier passe l’étincelle aux autres et ainsi de suite. On les lançait dans les airs, on laissait tomber dans le sable et on récupérait mais attention !Une petite erreur et la partie chaude te laissait tout de suite une petite cicatrice dans les paumes.
A côté, c’était des cabanes construites à base de feuilles de cocotiers décorées avec des CD qui longeaient les ruelles du quartier. Certains étaient concentrés sur leurs pneus qu’ils faisaient mouvoir à l’aide de bâtons de bois. D’autres encore se servaient d’épines pour faire des ventilos avec des feuilles.
A l’époque, le seul souci était d’occuper un bon rang à la proclamation des résultats du 1er trimestre. Et vu que les fêtes étaient post-résultats, on avait juste la tête aux bouteilles de cocktails de fruits, aux pommes frites à manger ou encore aux sorties à faire en famille.
Mais les choses ont hélas bien changé. Pas plus tard qu’aujourd’hui, un ami à moi, père de famille, me disait combien il avait la nostalgie de sa vie d’étudiant. La nostalgie d’une époque où il n’avait pas à se soucier du cadeau à offrir à son garçon, des présents à envoyer à ses parents et beaux-parents, à comment faire plaisir à son épouse.
Le temps a filé, on ne l’a guère vu passer. Les soucis se succèdent, les joies et plaisirs sont de plus en plus éphémères, les journées sans problèmes sont devenues rares. Et comme si cela ne suffisait pas, des amis, partenaires et grands frères de quartiers avec qui on se projetaient tombent sous le coup de la faucheuse.
2024 a été pour moi et beaucoup de proches une année difficile, une année combative, une année challengeante. D’où je viens, l’autre appellation de Noël est “Epéhoho” ce qui veut dire “L’année sortante”. Pour cette année qui s’en va, ma prière est qu’elle s’en aille avec les mauvais vents, les mauvaises surprises, les doutes, les pleurs et les regrets. Que ce soit une réelle page noire qui se tourne et qui laissera place à une année plus festive et plus vivante.
A tous je souhaite un Joyeux Noël. N’oubliez pas de retrouver votre âme d’enfant le temps d’un instant. Cela vous fera un bien fou.

Que le temps passe vite
RépondreSupprimerJoyeux Noël
RépondreSupprimerMerci monsieur
RépondreSupprimerJoyeux Noël
RépondreSupprimerTrès beau texte. Joyeux Noël 🙂
RépondreSupprimerJ'aime
RépondreSupprimerNostalgie !
RépondreSupprimerMerci de nous replonger dans nos meilleurs moments remplis d'insouciance, de joie et de gaité.
Joyeux Noël !